J’ai été surprise de constater les critiques virulentes de Rachid Boudjedra à l’encontre de son compatriote Kamel Daoud. Il m’a semblé qu’ils n’étaient pas si éloignés l’un de l’autre et qu’on pouvait établir des parallèles entre les thèmes développés dans leurs œuvres romanesques.
Daoud a publié en 2014 un roman fort remarqué intitulé « Meursault, contre-enquête » qui a obtenu le prix Goncourt du premier roman.
Dans ce roman, Haroun, le narrateur, parle à un interlocuteur qui n’est pas nommé et qu’on ne voit pas, tout comme le Clamence de « La chute » de Camus. Il raconte son drame familial : son frère Moussa a été tué par un Français, sur une plage et le fait qu’on n’ait pas retrouvé sa dépouille a empêché la famille de faire son deuil.
Moussa est «l’Arabe » tué par Meursault dans « L’étranger » de Camus.
Longtemps il est resté anonyme dans ce premier roman de Camus ; désormais, grâce à Daoud, il est nommé, il a une histoire, il a existé. Dès lors on voit les deux fictions s’entrelacer au point que, pour comprendre le texte de Daoud, il faut relire le roman de Camus.
On constate alors…
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